Welcome to the Jungle: ma première en autonomie

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Je quitte en solo avec la Mademobile VR pour un week-end allongé au Parc national du Mont-Tremblant, un lieu que j’affectionne particulièrement et pas si loin de la maison. C’est ma première sortie en autonomie et le début d’une nouvelle aventure. Je suis seule, il pleut des cordes mais le soleil est dedans ma tête. Je me sens à l’aise après tout, j’ai conduit plus de 3000 km dans les derniers deux mois dans des conditions pas mal plus difficiles et en plus, je connais la route par cœur.

J’arrive à mon terrain à 15 heures pile poil. Je vois deux chevreuils y sortir lentement, wow le week-end s’annonce prometteur! Je les regarde passer, les admire un instant et je m’engage dans le corridor pour constater rapidement que mon terrain est à l’envers. What? Jamais vu ça dans ma vie de campeuse. La porte de la roulotte fait face au bois, la table de pique-nique et le feu sont situés de l’autre côté… C’est le seul terrain comme ça y parait. Fallait que ça tombe sur moi! Je stationne et calcule la façon dont ça pourra le mieux fonctionner pour avoir accès à la table et au feu.

Je prends tout le temps qu’il faut pour mettre la Mademobile de niveau, j’avoue être assez maniaque de ce côté. Je «dépine» et là, CA-TAS-TRO-PHE, j’oublie d’enlever les chaînes qui la relient au camion. J’avance lentement, la tige de métal déployée presqu’à son maximum de hauteur plie comme une feuille, je suis dans le pétrin pas à peu près, pour ne pas dire autre chose. J’appelle le garde parc pour obtenir de l’aide. Résultat : on réussit à accrocher à nouveau la roulotte sur le camion avec comme plan de couper tout ça le lendemain afin que je puisse à nouveau naviguer et retourner éventuellement à la maison.

Crinque Mademobile

Le levier de timon complètement plié sous la force des chaînes.

Il pleut des cordes, je suis complètement trempée, je fais full pitié

Une fois la solution trouvée et les gens du parc partis, je savoure un tartare de saumon avec un verre de blanc bien frais, après tout, c’est un week-end de fête pour moi, ce n’est pas cette mésaventure qui le gâchera, c’est mal me connaître.

Pour le reste du week-end mon principal moyen de transport sera le vélo, dire que j’avais hésité à l’apporter. Bon pas si grave sauf que j’ai de la visite prévue pour le lendemain et je dois aller chercher du bois pour le feu de camp. À pied comme à vélo ça va être compliqué… Quelle affaire!

Dans la soirée, je vais chercher quelque chose dans le camion. Oh no, j’ai oublié de fermer les fenêtres. Je les avais descendues pour entendre les directives des gardes parc pour remettre la Mademobile sur la boule du camion. Merde alors, tout est trempé mais heureusement rien de grave. Je vous jure que je ne fais pas exprès, je vous avais avertis chers lecteurs dans mon mot de bienvenue de ce blogue que j’étais un peu gaffeuse…

Le réseau cellulaire est inexistant donc je mets de la musique sur mon Bose portatif, cette petite chose qui m’offre un son délectable que je traîne littéralement partout. Voici un aperçu de ma soirée musicale: Eminem, Guns & Roses, Nickelback, AC/DC, Led Zeppelin, Justin Timberlake, The Manhattan Transfer, Miles Davis et une finale avec la Grande messe en Do mineur KV427 de Mozart… C’est ça le bonheur de passer du temps seule de temps à autre, on se fait plaisir without compromise, yeah! Je le répète, je suis fille pleine de contradictions et je m’assume. J’adore partager et fêter avec les gens mais je suis bien avec moi-même également.

Café du matin

Un espresso en pleine nature, un plaisir renouvelé à chaque fois.

Je m’endors le cœur léger et me réveille au chant du grand héron ou quelque chose du genre. C’est pas mal mieux que les corbeaux de la dernière sortie! J’entend le bruit du vent dans les feuilles qui chasse les nuages, la journée s’annonce magnifique d’autant plus que je peux observer de ma fenêtre maman et bébé chevreuil qui est maintenant presqu’aussi gros qu’elle. C’est un beau moment qui vient effacer tous mes petits ennuis de la veille. J’écoute le concerto de piano no 23 de Mozart en prenant mon espresso allongé avec un grain de Cuba que mon fils m’a rapporté. Il fait une belle créma comme je l’aime. Moment de plénitude.

En attendant les gens du Parc pour couper la tige du levier, je décide de faire une beauté à la Mademobile. Quelques fins de semaines ont été nécessaires pour la débarrasser des affreux autocollants mauve, turquoise et rouge vin dont elle était affublée. Il ne reste qu’à nettoyer quelques surplus colle et à lui faire un bon lavage. Je prends donc quelques heures pour finaliser ça. Elle devient donc la Mademobile incognito en attendant de se faire lettrer avec son logo et son design uniques au printemps prochain. Elle a déjà bien meilleure mine toute en blanc ma belle sur roue. Triste constat, les fabricants de VR offrent sans exception des design d’appliqués de vinyle de mauvais goût et que dire de leurs affreux logos. C’est une déformation professionnelle de ma part je sais mais bon, c’est vrai pareil.

La Mademobile incognito

La Mademobile dépouillée de ses affreux autocollants sur un terrain à l’envers !

Deux gentils messieurs de la Sepaq arrivent vers 13 h 30. Après 20 minutes d’efforts ils réussissent à sortir la pièce de sa prison sans avoir à la couper. Hourra ! Dès mon arrivée à la maison ce sera facile de la remplacer, du moins je l’espère…

Il fait beau, je me dirige donc vers la plage, le soleil est bon et l’eau agréable avec des petits courant chauds. Enfin je peux relaxer un peu! De retour à la Mademobile, je prend ma douche mais l’eau est tiède, je me dis le pilote s’est probablement éteint quand j’ai envoyé le jet d’eau ce côté. Je décide de me faire un pédicure et je n’y pense plus. J’aime ça me faire belle même dans le bois, que voulez-vous, je suis comme ça. Et c’est du Glamping que je fais après tout. Là, j’écoute la 8e de Shostakovich. J’adore les compositeurs russes, il y a une telle profondeur et une mise en valeur savante des instruments de l’orchestre.

J’enfourche ensuite mon vélo dans le but de trouver un Journal du parc pour planifier la journée du lendemain. Aucun des établissements proches n’en ont. Je vois deux jeunes hommes assis à l’extérieur d’un bâtiment profitant du wi-fi et je leur partage ma déception. Un des deux me dit: j’en ai un dans l’auto je pourrais vous le donner. Wow ! Peut-être que la chance est en train de tourner en ma faveur. Pas si vite.

J’arrive sur mon terrain et je me dis, allons voir le chauffe-eau. Rien qui part. Oh no, not again! Le propane est à sec. Comment cela se peut-il ? Il y avait une bonbonne neuve. Après réflexion, je crois qu’elle a servi en dépannage au BBQ de la maison. Avec la visite qui s’en vient, je dois trouver une solution d’urgence. Je mets mon orgueil de côté et je me dirige chez un voisin pour quêter une bouteille temporairement car je ne peux pas me déplacer, le camion est siamois avec la Mademobile.

Je cherche maintenant une façon d’aller chercher du bois. Ma solution : un gros sac à dos et deux sacs d’épicerie réutilisables que j’équilibre et que je suspends sur les poignées chaque côté du vélo. Mon périple est assez périlleux car je ne suis pas trop en équilibre et que les sacs cognent sur les roues du vélo de temps à autre. En voulant éviter une roche je passe proche de planter solide mais je me redresse juste à temps.

Il est 18 h 30, j’ouvre un Bordeaux, Sirius pour ne pas le nommer, en espérant que cette belle étoile m’accompagne à partir de maintenant. J’écoute un trio de Jazz avec Rob McConnell, je prépare la bouffe et je ne bouge plus. Niet. Je n’ose même pas m’avancer pour allumer le feu de camp.

Je décide tout de même de procéder. Le bois est humide, ça rend donc la chose un peu difficile. Je réussis à la troisième tentative, la visite arrive, fiou, je viens au moins sauver la face de ce côté.

Le reste du séjour se déroule sans aucun autre incident et au lendemain de mon retour à la maison, je réussis à remplacer la pièce facilement. Quel week-end de fous quand même ! Je me dis que ça me fera de belles histoires à raconter quand je serai une vieille mémé. Ma première en autonomie aura été mémorable en tous points. Tout est bien qui finit bien.

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