Vive le vent !

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C’est moi, en 1980 à notre chalet familial au Lac Macamic, j’ai 17 ans et je suis prête à affronter la vie ! Du moins c’est ce que je pense…

Pendant mon adolescence, nous avons eu la chance mes petites sœurs et moi de nous amuser avec un tout mini voilier sur la magnifique étendue d’eau bordant mon village natal du même nom, celui de Macamic. Notre «fun» consistait à faire pencher le bateau au maximum, au point d’avoir les pieds dans l’eau, aux limites de chavirer. Et ça arrivait des fois ! Même souvent !! Comme on naviguait en zigzag la majorité du temps fallait faire gaffe de ne pas se faire frapper par le mat.. Et comme tous les ados, on aimait se confronter aux limites des frontières. On s’amusait même à les provoquer. En vieillissant on devient un peu plus sage…

Voici que 35 ans plus tard, je suis invitée sur un grand voilier. Je suis impressionnée par l’ampleur de LA CHOSE. Chaque espace est planifié au quart de tour et la technologie est omniprésente. Par contre, ce sont ces mêmes voiles qui utilisent les éléments de la nature pour propulser le bateau. Je me remémore alors le bruit de l’eau sur la coque, le bateau qui penche et prend de la vitesse. Cette fois, le mat est gigantesque l’équivalent de 9 étages de haut. Capotant, impressionnant, les superlatifs me manquent. Pas question de chavirer ici, ce n’est pas le but. Mais quelle sensation exaltante ouf ! Il est solide ce mat, droit, et pas à peu près. Et que dire de la beauté des cordes de couleurs savamment enroulées ou déroulées dans l’ordre au besoin. C’est un puissant sentiment de liberté, difficile à décrire mais oh combien inspirant.

Toujours est-il que pour sortir du port, plusieurs manœuvres sont nécessaires pour nous amener au large. Il paraît qu’on appelle ça des «tacks» ou un virements de bord en bon français. On — exclut la personne qui parle — a bien du en faire cinq. Comme ma personne ne sers absolument à rien, mes connaissances se limitant à «babord et tribord» que je viens d’apprendre, j’observe, je redécouvre, je savoure. Totalement. Le valeureux chef du navire est totalement en contrôle et en plus, il se donne des ordres tout seul. À un certain moment, il me fait penser au Capitaine Haddock, la barbe en moins.

Je tente alors de m’imaginer rencontrer les aléas de la nature déchaînée et les défis de naviguer pendant une tempête. Téméraire comme je suis (et surtout quand j’ai une caméra dans les mains), j’aimerais quasiment vivre ça, à condition de revenir en vie pour partager mes clichés sur ce blogue ! Chose certaine dans une telle situation, le capitaine doit garder son sang froid et avoir entièrement confiance en les capacités de son bateau pour ne faire qu’un avec lui. Lorsque la vilaine est vaincue et le bateau arrivé à bon port, les petites cicatrices laissées au passage n’en sont que la preuve de la victoire sur les éléments.

Mat de voilier

Le mat gigantesque, haut comme un édifice de 9 étages. L’ado en moi aurait aimé y grimper avec la caméra. Mais faut être raisonnable !

Pour moi c’est un peu comme dans la vie, parfois on doit changer de direction et s’adapter au vent, foncer pour atteindre ses objectifs qu’ils soient personnels ou professionnels. Et si la tempête fait rage, il faut réagir rapidement, avec des gestes précis. Et elle peut durer longtemps cette tempête, s’accentuer même. Des fois, une tempête succède à une autre sans répit. Les réflexes, l’énergie et l’intuition deviennent alors cruciaux pour espérer retrouver le calme et revenir en sécurité et s’ancrer au port. Contrairement au bateau, les traces sur les humains ne sont souvent pas perceptibles à l’œil à part peut-être quelques cheveux gris en plus. Des tempêtes j’en ai vécues beaucoup mais j’ai réussi à combattre les éléments en puisant dans mes ressources et mes valeurs profondes pour retrouver le calme. Et seule ma coiffeuse connaît mes cicatrices ! Vive le vent, vive le vent… vive le vent d’été !

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