Mon hiver de course, comment dire… difficile est un mot faible. J’ignore pourquoi mais, pour la première fois de ma vie, la neige n’était pas encore tombée que je rêvais déjà de printemps. Je me suis dit, ce doit être l’âge ! Faut bien se trouver des justifications hahaha !!! Juste m’habiller, ce feeling de me sentir comme une «saucisse» tant il faut ajouter des couches de vêtements pour faire face au froid, était pénible. Comment diable se motiver quand on sait qu’on aura pieds et mains gelés pendant au moins 20 minutes en début d’entraînement? Réponse: on n’y pense pas, on s’habille et on sort dehors au plus vite. Point.
Février achève, et heureusement miss météo est porteuse de bonne nouvelle pour les deux prochaines semaines. Il n’en faut pas plus pour me redonner toute l’énergie à me défoncer dans mon programme d’entraînement savamment concocté juste pour moi. Nouveau défi : créer des parcours intéressants pour contrer la monotonie. Car à partir de maintenant les distances augmentent. Et refaire des boucles, je déteste ça, je me sens comme dans le film «Le jour de la marmotte».
À 213 jours de l’événement, je dois avouer que le doute de ne pas réussir m’habite toujours. J’essaie de ne pas trop y penser et de faire confiance à mon entraîneur. Dans le fond, ça fait plus de 30 ans que je rêve de marathon et que la peur me retient. Et l’automne dernier j’ai décidé de foncer dans cette folle aventure. Pourquoi à ce moment en particulier? Difficile à expliquer mais disons que je me voyais vieillir et j’ai senti que le moment était peut-être venu.
Vieillir au pas de course
Depuis que j’ai repris la course en 2011, j’ai pu constater un grand nombre de personnes d’âge moyen et avancé se présenter sur des lignes de départ avec défis en tête : terminer une distance, battre son record, courir pour une cause ou en mémoire de quelqu’un, etc. Peu importe leur raison ils sont là, sourire aux lèvres, souvent entourés de leurs enfants et petits-enfants.
L’automne dernier avant le départ du 10 km à Granby, j’échangeais avec un participant sur la course à venir et il me confiait qu’il y était pour battre son record personnel et gagner dans sa «nouvelle» catégorie d’âge. Le monsieur en question avait 70 ans, je lui en donnais 10 de moins. Je ne sais pas s’il a atteint son objectif mais c’était drôlement inspirant. Et que dire de mon idole de course, le torontois Ed Whitlock, qui, à bientôt 86 ans, court le marathon en moins de 4 heures et continue de pulvériser les records du monde de son groupe d’âge ! Même avec 32 ans de moins que lui, je serais ab-so-lu-ment ravie de compléter mon 42,2 km en 4 h 30, c’est pour dire.
Voici quelques liens pour en savoir plus sur ce vieux monsieur qui s’entraîne autour d’un cimetière comme s’il défiait la mort. On dirait que ça fonctionne pour lui !
• Ed Whitlock, une page dans le Runner’s World
• Sa vie et ses records sur Wikipedia
Trop vieux pour commencer à courir?
Jamais. Et peu importe la distance, ça n’use pas les genoux. Les études prouvent le contraire, qu’on se le dise. Il faut cependant savoir adapter certains aspects de l’entraînement car on ne récupère pas de la même façon à 20, 40, 60 ou 80 ans. Voici un lien vers excellent article qui traite du sujet (en anglais).
En terminant, j’adore me faire dépasser par une personne plus âgée que moi lors d’événements de course, cela prouve que je peux encore m’améliorer. Voilà toute une source de motivation à vieillir au pas de course, mais pas trop vite quand même.